Bonjour à toutes et tous,
Puisque nous commençons une page d'histoire commune, sans doute faut-il que je vous narre un peu ce que fut la mienne, car ma courte vie a son histoire bien remplie, fut-elle courte elle n'en fut pas moins pleine de rebondissements.
Le premier rebondissement (
) tient à mon arrivée dans ce monde, au crash qui vit les familles draeneï survivantes s'installer dans les profondeurs de l'île Brume-Azur où elles édifièrent la fabuleuse cité de l'Exodar, dont je vous conseille la visite, si toutefois vous ne la connaissez pas. De ce crash, je n'ai aucun souvenir, ni non plus de ces jours de misère qui suivirent. J'avais perdu mes parents et tous mes frères dans cette catastrophe. Nous fûmes reccueillies, ma sœur Myrrha et moi, par l'une de ces familles de pêcheurs venues de l'île proche de Teldrassil et qui furent de tant d'aide dans ces moments difficile. J'ai donc grandi dans le village de Rut'Theran où s'établissait cette communauté de pêcheurs. Mon père adoptif était un grand elfe solide au regard sombre qui travailla toute sa vie pour donner le meilleur à sa grande famille. Ma mère adoptive, aujourd'hui réfugiée à Darnassus où elle s'occupe de l'auberge, avait un courage remarquable car sa progéniture nombreuse et ses filles adoptives lui donnaient bien du fil à retordre.
Il faut que je vous parle de mes sœurs, car c'est à leur contact que j'ai tout appris.
Kzadora, la plus âgée, était une solitaire. Capable de faire le coup de poing avec les garçons du village, elle préférait s'évader vers d'autres horizon. Comme mon père lui interdisait de partir sur la mer, ne connaissant que trop lui-même les dangers de pareille entreprise, Kzadora s'en alla très tôt explorer les forêts gigantesques de l'île Teldrassil. Elle avait le don d'apprivoiser les animaux, elle savait se glisser sans bruit dans les fourrés les plus épais, elle avait une ouie de biche et un œil de rapace. Quand mon père vieillissant eut de plus en plus de mal à nourrir sa famille, elle se mit à chasser et fut bientôt capable de tenir les gibiers les plus féroce à la merci de son arc et de ses dagues. Habile de ses mains, elle convertit très vite les dépouilles de ses proies en vêtements pratiques pour toute la famille.
Samana, la seconde, était d'une humeur bien différente. Elle combinait l'air le plus doux et la volonté la plus tenace. Elle suivit bien des fois Kzadora dans ses équipées en forêt, mais jamais ne put se résoudre à tenir un arc. Elle regardait les fleurs, contemplait les plantes, et devint bientôt une véritable spécialiste. Quand elle découvrit le Temple de la Lune, elle prit l'habitude d'y venir régulièrement et les prêtresses lui donnèrent des lettres et l'encouragèrent à étudier quelques manières de transformer ces plantes qu'elle chérissait pour faire le bien autour d'elle.
C'est ainsi que vint la troisième de mes sœurs, la première qu'adoptèrent mes parents : Morena. Elle était humaine, fort malade et disgracieuse, reccueillie sur la côte après quelque naufrage sans doute. Les prêtresse du Temple de la Lune à qui on l'avait apportée la confièrent à Samana qui sut l'oindre d'onguents et lui administrer les potions qui la sauvèrent. Morena fut bientôt une jolie petite fille pleine de joie et de bonne santé. C'est aujourd'hui une fort belle jeune femme qui appelle toujours Samana sa "petite maman". La confiance de Morena n'allait pourtant pas jusqu'à suivre sans crainte ses deux sœurs dans la forêt. Elle avait conservé ceci d'humain, c'est que la forêt l'impressionnait, l'épouvantait parfois. Elle aimait la lumière et les chevaux. C'est aujourd'hui une paladine respectée.
Je vais vous faire grâce de toutes ces histoires personnelles. Ladrona, ma brune elfette de sœur, qui n'aimait tant rien que se glisser en cachette pour nous faire peur, vole le riche pour soutenir l'orphelin.
Chusca, dont les séjours répétés dans l'enclave cénarienne auraient pu nous mettre la puce à l'oreille, est aujourd'hui une druidesse capable de s'évanouir la nature en adoptant diverses formes animales. Quand j'étais petite, c'était elle mon ours en peluche.
Nena, véritable garçon manqué, au coup d'œil remarquable et au sang-froid sans égal, a choisi la carrière militaire. C'est une guerrière redoutable et la plus drôle de toutes mes sœurs : elle nous fait toujours beaucoup rire. Vous la verriez en famille que vous ne la reconnaîtriez pas!
Carmina, mon autre sœur humaine, vit dans un monde différent. Elle a toujours eu beaucoup d'attentions pour Myrrha et moi. Elle passait des jours entiers à nous coudre de jolis justaucorps, de belles jambières et de merveilleux petites capuches, mais ensuite elle passait ses nuits à invoquer des esprits… Petite, elle me faisait peur parfois, je pense que je ne comprenais pas. Aujourd'hui, je sais qu'elle exerce le don qui lui a été donné et qu'elle ne le fait que pour le bien de tous.
Myrrha et moi sommes donc les deux dernières de la famille. Nous avons grandi très proche l'une de l'autre. Nous avons évidemment été très influencées par notre famille si particulière. Nous avons appris des unes et des autres. Myrrha, que je ne trouve pas toujours très terre à terre, s'est lancée dans la magie. Je me moque beaucoup d'elle, tout cela me fait rire. J'ai les pieds sur terre. Je sais également lancer des sorts, mais ma force je la puise dans les quatre éléments de ce monde. Ca c'est une vérité intangible, l'existence de ces quatre forces : l'eau, la terre, l'air, le feu. Le reste… Comment dire ? Je le laisse à Myrrha
Aujourd'hui, Myrrha et moi faisons bien une demi-tête de plus que nos sœurs elfes que nous trouvions si grandes. Quant à mes sœurs humaines, elles sont si petites! Mais ne le leur dites pas, c'est un conseil. Je n'évoque la chose que lorsqu'elles rient de mes cornes.
Parce que nous étions finalement tous si différents, nous avons appris l'indulgence. Cela dit, indulgence ne signifie pas neutralité. Lorsque notre monde fut menacé, nous prîmes toutes les armes. Et s'il en est de plus aguerries que d'autres, nous n'en avons pas moins toutes porté de rudes coups aux envahisseurs.
Voilà. Tout est dit ou presque. Pour me connaître mieux, il faudra attendre et voir
Je suis contente d'être avec vous. Si vous croisez l'une ou l'autre de mes sœurs, donnez leur le bonjour. Elles vous aideront comme elles m'auraient aidé et comme je le ferai moi, dorénavant.
Mañana